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Vendredi 1er Aout

 

Jour 18

Etape Saint Sauveur sur Tinée / Col des 2 Caïres

Km:   

D+:   1576m  

D- :   252m

Voir la trace de l'étape

 

Finalement je ne prend pas 2 jours de repos, la météo est favorable et je suis bien

reposé, la journée d’hier m’a suffit, donc je décide de repartir tranquille quand même pour

une petite étape, réveil huit heures après une bonne nuit de repos.

Bon petit déjeuner, croissants et pains au chocolat (Merci Michel)…nickel!

Je pars vers 10 heures on va probablement se retrouver lundi à Nice avec Michel, en

attendant je n’ai pas fini, loin de là, d’entrée, une montée très dure sur Rimplas, goudron

au début, puis pistes et monotrace, ensuite une belle descente assez technique, avant de

remonter pratiquement tout le reste de la journée.

La montée vers le col des 2 Caïre est très dure, avec pas mal de portages. Je vais devoir

bivouaquer puisque le gîte de Saint Dalmas est trop prêt de mon point de départ  et Utelle est trop loin, du coup je me trouve confronté à un problème d’eau, c’est vrai que j’étais habitué avoir de l’eau partout jusqu’ici même un peu trop…

Ici, l’eau se fait plus rare, j’ai de quoi boire mais si je bivouac je n'en aurai pas assez pour faire à manger, heureusement dans la montée du col je fini par tomber sur une source qui coule goutte-à-goutte, sauvé ! Je mets une demi-heure pour remplir ma poche à eau de 2 l, l’eau ne m’inspire pas confiance mais bon… c’est pour cuisiner et puis j’y mettrais des comprimés de Micropur au cas où, je voudrais en boire.

Je finis par arriver au col des 2 Caïres, j’ai le temps de rouler encore mais je ne suis pas certain de trouver un endroit aussi favorable pour bivouaquer, un abri artificiel conviendra pour dormir, la vue est exceptionnel ! Il y a du terrain plat et herbeux, bref toutes les conditions paraissent réunies. Je décide donc de m’installer là, il y a d’anciennes fortifications de la guerre, je jette un oeil à l’intérieur, c’est un vrai labyrinthe qui s'enfonce dans la montagne, d’ailleurs quelqu’un a peint des flèches dans les galeries pour retrouver la sortie.

Je m'empresse de sortir cet endroit austère et je commence la corvée de bois, ça me prend un bon moment, mais j’en trouve pas mal, de quoi tenir la veillée en tout cas.

J’organise ensuite le lieu où je vais dormir, ce sont des tôles en forme de demi-cercle qui ont à l’évidence été mises comme ça pour servir d’abris, je complète cela avec mon tarpe et le tour est joué.

Un troupeau de moutons et de chèvres qui se trouvait à quelques centaines de mètres plus bas commence à s’approcher, pour finalement investir le lieu, j’étais trop tranquille, et pas de trace de berger… au bout d’un moment, petite frayeur, les brebis s’écartent brusquement pour laisser apparaître un énorme patou, j'ai entendu parlé d'agressions assez fréquentes des patous envers les randonneurs, mais je suis vite rassuré, il n’est pas agressif et même plutôt sympa, il finit même par se coucher à côté de moi à proximité du feu que je viens d’allumer. Le troupeau finit par s'éloigner, j’aperçois la bergerie plus bas dans la vallée où ils doivent se rendre, le chien reste avec moi il finira par m'abandonner quand j’entendrai le berger appeler plus bas en direction de la bergerie.

Me voilà seul, il est temps de préparer mon repas, saucisson, soupe de vermicelles, Aligo à ma manière, et enfin Toblerone en guise de dessert.

La nuit fini par tomber, non sans qu'un nuage m'ait gâché une partie de la soirée en envahissant mon périmètre, pendant une petite heure, on y voyait plus à 10m!

A l’instant où j’écris je suis assis devant le feu qui crépite, un silence absolu règne dans la montagne, il fait presque nuit noire, je distingue juste la silhouette sombre des montagnes qui m’entourent, c’est une sensation unique et palpitante, mais aussi un peu inquiétante, et pourtant le danger est inexistante, on est bien plus en sécurité ici que dans bien d’autres lieux habités et c'est aussi pour vivre des instants pareils qu'on fait ce genre de voyage! Je pense à tout à l’heure un peu plus bas dans la vallée je discutais avec un habitant d’un village, très sympa qui m’a d’ailleurs permis de remplir ma gourde au robinet de son jardin, il me disait que l’année dernière à la chasse il avait pu observer 5 loups pendant deux heures tout autour de lui, ils étaient en chasse après des chamois et avaient même finit par en attraper un, lui était à l’affût depuis bien avant le lever du soleil c’est pour cela qu’ils ne l’avaient pas remarqué, il me disait donc que s’il n’avait pas eu son fusil à ce moment là, il n’aurait pas été rassuré, il a d’ailleurs fini par crier quand un des loups s’est approché trop près de lui, le loup a poussé un long hurlement m’a t'il dit « comme dans les films », et ils ont tous disparu en un instant. Quand je pense à cette histoire j’imagine la sensation si cette nuit j’entendais ce genre de hurlement ! Surtout que je sais qu’il y en a pas mal par ici, mais bon, je ne suis pas trop inquiet quand même je dirait même que ça me plairait bien,  je sais bien que le loup a peur de l’homme et ne risque absolument pas de s’approcher de mon petit campement, c’est donc en toute confiance que je m’endors mon petit abri de fortune.

Pas pour longtemps, réveil à 2h45, et pas moyens de se rendormir, un nuage a de nouveau envahi la zone, il y a beaucoup d’humidité et tout est trempé, je passe une nuit pas terrible, je finis par me lever, quelques branches sur les braises d'hier soir et je passe le restant de la nuit devant un bon feu crépitant., nuit à la fois difficile, mais magnifique!

 

Suite (19ème jour)

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